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MIgrations

Réforme, Intégration, Droits – les principales questions abordées à Los Angeles par le Comité de l’IS sur les Migrations

02-03 juin 2008

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Latifa Perry

Réuni à Los Angeles les 2 et 3 juin 2008 pour sa dernière session avant le XXIIIème Congrès de l’IS, le Comité de l’Internationale Socialiste sur les Migrations a terminé sa série de débats régionaux organisés aux Philippines, en Grèce, en Turquie, en Moldavie, au Maroc et au Mexique depuis la date du dernier Congrès.

Au cours de cette réunion, inaugurée par le Secrétaire général de l’IS, Luis Ayala et par le Gouverneur de l’Etat de Zacatecas, Amalia Garcia Medina, les membres du Comité et les invités venus de la République Dominicaine, de Costa Rica, d’El Salvador, de Grèce, du Guatemala, d’Italie, du Mexique, du Maroc, des Pays-Bas, de Turquie, des Etats-Unis et du Venezuela se sont joints au sénateur californien Gil Cedillo, à des représentants de différentes organisations non-gouvernementales d’Amérique du Nord qui travaillent avec des communautés d’immigrés, à des professeurs des univesités américains et mexicains et à un représentant de la Mairie de Los Angeles. (Liste des participants)

La pertinence de Los Angeles dans la question des migrations a été soulignée, car cette ville est unique par la taille de sa population d’immigrants. En effet, plus d’un tiers de ses 9,9 millions de résidents se compose d’immigrants. C’est la plus grande communauté de ce type aux Etats-Unis. La Californie est elle-même la 8e économie du monde et l’Etat le plus riche des USA. Cette prospérité provient en grande partie de ses travailleurs immigrés. La présence importante de familles sans papiers et à statut mixte, ainsi que la taille grandissante de la seconde génération d’immigrés à Los Angeles illustrent parfaitement la nécessité d’une réforme complète de la législation sur l’immigration ainsi que l’adoption des mesures nécessaires pour donner aux immigrants les aptitudes et l’assurance pour participer plus pleinement à la vie sociale et civique de la ville.

S’attachant initialement aux développements actuels aux Etats-Unis en ce qui concerne les questions liées aux migrations, le Comité a examiné le thème suivant : « L’Amérique du Nord : réforme approfondie de l’immigration et des droits civils et de la personne humaine ». Le Sénateur Cedillo, dans son analyse de la situation, a expliqué la législation actuelle, qui ne répond pas aux besoins réels, ainsi que l’effondrement de la réforme approfondie de la législation sur l’immigration au Congrès américain. On note qu’il y a aux Etats-Unis quelque 13 millions d’immigrants sans papiers qui vivent et travaillent dans le pays et jouent un rôle crucial dans le fonctionnement et la croissance de l’économie américaine. Cette question doit être examinée de manière pertinente, en associant aux niveaux plus élevés d’immigration légale et permanente des programmes de travail temporaire protégeant les droits des immigrants temporaires et ceux des travailleurs nationaux.

Prenant l’exemple de Los Angeles pour illustrer l’impact positif des migrations, les participants ont également abordé le deuxième thème suivant : « Encourager la diversité : le rôle des villes et des zones urbaines dans l’intégration des immigrés » en notant la « mosaïque » multiculturelle dynamique qu’est aujourd’hui devenue Los Angeles. On a néanmoins fait remarquer qu’en l’absence d’une politique nationale d’intégration, la responsabilité de la mise en œuvre de programmes ad hoc est souvent laissée aux autorités d’état et locales. Cet aspect exige d’être sérieusement examiné au niveau national car la vitalité des villes et de l’économie du pays en dépend. A cet égard, les droits de base des citoyens doivent être améliorés dans des domaines tels que l’accès à des soins de santé de coût abordable, une éducation de qualité, l’éducation secondaire et les opportunités d’emploi pour pouvoir participer pleinement à la vie civique du pays.

« L’instabilité économique mondiale et les droits des travailleurs immigrés » était le troisième thème des débats, à une période où les troubles financiers mondiaux et l’insécurité continue à menacer la position d’une partie déjà vulnérable de la société. On a souligné que la résistance à la migration des populations du Sud s’est renforcée à cause des craintes au niveau de la sécurité, de l’incertitude économique et de la montée du racisme. On en voit une expression typique dans la construction de la muraille le long de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. La frontière de 3200 km entre les Etats-Unis et le Mexique souligne plus que partout ailleurs dans le monde la coexistence et la contiguïté entre le monde développé et le monde en développement. Les participants ont souligné la nécessité urgente d’une plus grande coopération entre les pays d’origine et de destination ainsi que les pays de transit afin d’offrir une protection sociale adéquate aux migrants, surtout les femmes et les enfants, et des programmes de soutien aux personnes déportées, qui ne doivent pas être criminalisées mais plutôt assistées dans leur réinsertion au sein du tissu social et professionnel de leurs pays. De même, il faut mettre en place des programmes pour aider les migrants souhaitant rentrer dans leur pays d’origine et contribuer à l’économie locale.

En conclusion, le Comité a accordé une Déclaration de Los Angeles et échangé des opinions quant à son rapport devant être présenté au prochain Congrès de l’IS.


 



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