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Afrique

D’un temps de crise à une nouvelle ère de partenariat inclusif : le Comité de l’IS s’est réuni à Dakar

19-20 juin 2009

Cher Ousmane Tanor Dieng, notre ami Secrétaire Général du Parti Socialiste de Sénégal, Vice-Président de notre Internationale et Président de son Comité Afrique,

Chère Camarade Chantal Kambiwa, Vice-Présidente de l’IS,

Chère Aminata Mbengue Ndiaye, Jacques Baudin, Responsable des Relations Extérieures du PS,

Messieurs les Premiers Ministres,

Chers Camarades du Parti Socialiste, membres de la Coalition Benno Siggil Senegaalet amis Sénégalais,
Camarades et collègues de notre famille politique de l’Afrique et de l’Europe qui nous accompagnent,
 
Nous sommes très contents d’être de retour au Sénégal, de nous réunir aujourd’hui et demain ici à Dakar, accueillis par nos frères et sœurs socialistes sénégalais, liés à l’histoire et l’origine même du socialisme africain de notre Internationale à travers l’exemple, le leadership et les batailles qui perdurent dans notre mémoire des deux grands, Léopold Senghor et Abdou Diouf. Leurs contributions ont inspiré et inspirent pas seulement les nouvelles générations de ce pays mais aussi de tout le continent. En même temps ils sont une référence obligatoire, pour bien comprendre à travers le monde le bilan des choses positives, des acquis et des avances ainsi que du progrès de l’Afrique et des africains. Du progrès de la liberté, de la démocratie, et d’une humanité commune qui nous place devant cet horizon d’égalité, de fraternité et de solidarité qu’est le socialisme aujourd’hui.
 
Ces valeurs socialistes sont plus que jamais nécessaires pour répondre aux défis multiples de ce monde interdépendent, global et complexe. La crise financière, un grand défi urgent et qui se trouve dans notre ordre du jour, a démontré la nécessité de réponses communes. Dans le cas de l’Afrique, qui n’était pas à l’origine de cette crise et qui est aujourd’hui une des régions les plus affectées, nous ne pouvons qu’agir ensemble dans un esprit socialiste et solidaire pour aller de l’avant. Notre présence ici est très pertinente, parce que mesurer les conséquences de cette crise pour l’Afrique devient une priorité pour l’Internationale Socialiste et sa vision d’un rétablissement en faveur de ceux qui sont les plus vulnérables.
 
Notre Commission sur la crise financière globale a déjà indiqué la marche à suivre  en mettant nos citoyens, nos travailleurs, au centre de la gestion politique en proposant un nouvel équilibre économique plus en faveur des gens qu’en faveur du capital spéculatif, plus en faveur de l’économie réelle que des grands intérêts financiers, plus du côté des victimes que des ceux qui encore profitent de ses conséquences.
 
Notre voix a été forte et consistante, pour exprimer lors de la dernière réunion du G20, la nécessité de placer les efforts de la communauté internationale du côté des économies émergentes et plus pauvres, de faire avancer le redressement économique par la création d’emplois, en investissant dans le domaine de la santé, de l’éducation et de la sécurité sociale, en lançant des mesures ciblées pour intégrer dans l’économie tous ceux qui sont exclus, qui sont laissés pour compte.
 
La nécessité d’un changement profond du système financier international, axé sur la réduction des injustices, des différences et du manque d’opportunités dans l’économie mondiale, est placé aujourd’hui aussi au cœur de nos revendications. La mesure de notre succès ou de notre échec sera visible plus que nulle part ailleurs, ici en Afrique.
 
Chers camarades et chers amis,

Le combat pour la démocratie a défini et inspire le travail des socialistes africains. A la suite du succès des combats pour l’indépendance ou la libération nationale, la démocratie est devenue la consolidation de la liberté pour les nations africaines. Partout où l’autoritarisme a été présent, partout où l’absence de la démocratie a bloqué la voie au développement ou a été responsable de conflits, les gens ont connu la douleur et ils ont été dépossédés de leur avenir. Nous le savons bien, rien n’est possible sans la tolérance et la reconnaissance de l’autre.
 
Les socialistes, architectes des nouvelles démocraties et constructeurs des états plus justes ont été partout, et surtout en Afrique, les acteurs fondamentaux d’un monde qui reconnait comme seule voie de progrès, la voie de la démocratie.
 
A côté des réussites importantes, grâce à la mobilisation des grandes majorités dans le continent, on connait aussi aujourd’hui les tentations de certains et la persistance d’autres de faire revivre le passé. Personne ne doit se faire d’illusions, nous les socialistes on continuera sans répit la bataille pour le changement démocratique. Pour la consolidation des institutions, pour la liberté d’opinion et de la presse, pour garantir le respect de la majorité ainsi que les droits de l’opposition. 
 
A notre réunion du Conseil mondial de l’Internationale Socialiste a Monténégro a la fin du mois de juin, on va réfléchir ensemble sur ce que nous pouvons faire pour faire avancer la cause de la démocratie la ou l’autoritarisme persiste. Comment nous assurer que le progrès accompli dans les nouvelles démocraties ne va pas être suivi d’un recul? Qu’est ce qu’on peut faire ensemble pour les renforcer? La contribution des partis africains à ce débat sera cruciale.
 
La démocratie, pour être définitivement consolidée doit aussi être réalisée a un niveau global. A ce niveau, une des taches non accomplies est la mise en place d’un nouveau système de gouvernance mondiale plus juste, plus inclusif, plus efficace. Une des demandes essentielles de la nouvelle gouvernance concerne l’Afrique. Actuellement, aucun pays de l’Afrique n’a de siège permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU. Quarante huit pays de l’Afrique sub-saharienne ont ensemble, seulement 9 pour cent des votes dans le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale.
 
Nous les socialistes, nous travaillons pour que l’Afrique devienne protagoniste dans les nouvelles formes d’organisation de la politique et l’économie dans le monde. Nous travaillons avec l’Afrique, partenaire de tous dans la lutte contre le changement climatique, la crise alimentaire, le HIV/SIDA, l’influenza humaine et la résolution des conflits. Nous les socialistes, enfin, nous nous efforçons aujourd’hui pour que la crise financière internationale ne devienne pas un facteur d’immobilisation, de justification pour ne rien faire sur ces questions essentielles de la politique mondiale.
 
Plusieurs obstacles se trouvent devant nous, chers camarades, dans l’effort de réaliser notre vision. Mais nous savons que les temps de crise sont aussi des temps d’opportunités. La fin d’un cycle est le commencement d’un autre, et nous devons nous assurer que les priorités de nos citoyens vont définir les années qui viennent. Nous vivons actuellement une période définie par un désir de substituer la confrontation par la coopération, les conflits par le dialogue, l’intolérance par l’ouverture d’esprit. Et cette évolution est due en grande partie à nos propres efforts.
 
Le changement global est aussi inspiré par les nouveaux acteurs politiques, parmi lesquels, il y a un homme associé à ce continent dans la Présidence des Etats Unis d’Amérique.
 
Chers camarades, plus que jamais notre Internationale reste la seule plateforme des forces progressistes ou nous pouvons imaginer une autre façon de faire de la politique. Une façon adaptée à un monde en évolution profonde et où dépendra de nous la direction de ce changement.
 
Une autre bonne raison d’être heureux de se trouver parmi vous, amis camarades socialistes sénégalais et de la Coalition Benno Siggil Senegaal, c’est qu’aux dernières élections municipales et régionales vous avez gagné la majorité des grandes villes du pays, preuve indéniable que vous êtes en train de construire le Sénégal de demain.
 
Je vous souhaite beaucoup de succès et de grandes victoires.
 
Merci beaucoup.



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