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Conseils

CONSEIL DE MADRID - Comment arriver à un monde plus sûr à partir de la vision sociale-démocrate?

07-08 février 2004


DECLARATION DE MADRID

L’Internationale Socialiste, composée de plus de 160 partis de tous les continents, réunie à Madrid sur l’invitation du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol, réaffirme son engagement actif envers la paix, la démocratie, les droits de la personne et l’égalité sociale.

Les idées de l’Internationale Socialiste ont permis pendant de nombreuses années de surmonter les barrières des langues, les barrières des différentes cultures et des différentes religions, les barrières de la géographie et des continents. Le socialisme démocratique a été en mesure de créer une union, bien avant qu’Internet ne mondialise la planète. Bien avant, le socialisme avait mondialisé l’aspiration vers une humanité juste.

En ce moment historique, où tant d’incertitudes pèsent, la responsabilité de l’IS et de ses partis acquiert une grande importance. C’est un moment chargé d’incertitudes et d’inquiétudes pour trouver une voie qui nous conduise à un ordre international doté de plus de sécurité, plus de paix, plus de dialogue et plus d’équilibre entre les pays pauvres et riches.

Nous avons à relever des défis fondamentaux qui exigent une réponse globale et pour lesquels la communauté internationale n’a pas encore trouvé les réponses adéquates ou se trouve divisée par rapport aux formules à utiliser pour combattre, réduire ou contrôler ces nouveaux risques et menaces.

La mondialisation du terrorisme, les armes de destruction massive, la criminalité organisée sont, sans aucun doute, des risques et des menaces qui préoccupent tous les citoyens et pour lesquels, en tant que responsables publics, nous devons tenter de trouver une réponse. Il faut y faire face au sein des organismes internationaux appropriés, comme l’Agence de l’énergie atomique et la Convention sur les armes chimiques.

Mais il est aussi de notre devoir de rappeler que notre sécurité est en relation et coexiste avec des inégalités croissantes entres les pays riches et les pays pauvres ; avec de dramatiques tensions migratoires ; avec un environnement chaque jour plus menacé ; avec la faim et les pandémies qui frappent toujours les plus vulnérables ; avec la pauvreté et la marginalisation de millions de personnes ; avec l’exploitation par le travail et l’exploitation sexuelle de beaucoup d’enfants et de femmes.

Notre sécurité est en relation et coexiste avec la prévalence de la pauvreté et la violation fréquente des droits de la personne, parce que la violation des droits de la personne est l''une des principales causes de l’insécurité mondiale.

Nous acceptons tous qu’il existe de nouveaux risques et menaces ; mais il y a quelque chose que nous ne pouvons pas accepter en tant que sociaux-démocrates : la simplification consistant à réduire les problèmes du monde à la combinaison explosive d’organisations terroristes mondiales et à l’utilisation d’armes de destruction massive.

La simplification et la réduction des problèmes du monde à ces deux manifestations extrêmes de menace sont le fondement idéologique de la guerre dite préventive. A partir de ce concept de guerre préventive, on prétend légitimer tout type de solutions unilatérales, incluant l’attaque afin de changer des régimes, le contrôle de pays au moyen de l’occupation militaire et le recours au prétexte de la lutte contre les tyrannies.

Nous sommes partisans de construire un monde plus sûr et démocratique. Mais pour cela, nous avons besoin, contrairement aux thèses néoconservatives, de travailler sur un autre concept de sécurité collective internationale : un concept de sécurité démocratique mondiale qui prenne en compte les défis et les risques des menaces globales mais qui en même temps soit en mesure de remonter aux sources des problèmes du monde et de fournir une réponse aux menaces les plus urgentes, en particulier la pauvreté. D´autres menaces apparentées sont la marginalisation, les tensions migratoires, la dégradation de l’environnement, l’exploitation des enfants et des femmes, la faim et les pandémies et la violation des droits de la personne.

Cette nouvelle sécurité démocratique mondiale doit reposer sur un compromis fondamental : le respect de la légalité internationale. Cette nouvelle sécurité démocratique mondiale doit partager une même vision du monde : la force doit, dans tous les cas, être soumise au droit.

Il est essentiel de renforcer les Nations Unies et de défendre le multilatéralisme. L’ONU n’est pas sans importance, comme le prétendent les néoconservateurs. Et nous devons appuyer les réformes que souhaite promouvoir le Secrétaire général, M. Kofi Annan, trouver des formules pour démocratiser le Conseil de sécurité, réformer et rendre plus opérationnelles les méthodes de travail de l’Assemblée générale. Nous devons renforcer le Tribunal pénal international, nous ne pouvons pas abandonner le Protocole de Kyoto. Nous devrions réactiver les négociations sur le désarmement à Genève. Il faut encourager la signature de la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnelles et réduire la prolifération des armes légères. Nous devons également travailler à la réalisation des Objectifs de développement du millénaire.